« C’est le partage de la proximité à distance dans un contexte d’ouverture à l’expérimentation collective. L’art réseau a lieu et l’artiste œuvre. »
- Ginette Daigneault, « Au croisement des pratiques artistiques et communicationnelles : Un art qui a lieu » 2001
Dérouler l’archive : LASART (1982) revisité permet, grâce à l’exploration des archives, de soulever la pertinence de l’interdisciplinarité en déconstruisant – comme le faisait déjà LASART – les frontières entre les disciplines. Se libérer des contraintes disciplinaires permet de développer un discours s’appuyant sur une multitude de points de vue. Dans cette optique, la réalité et la fiction des recherches historiques et artistiques sont interpelées de façon à créer, conjointement, un récit contemporain où les archives sont centrales, mais ouvertes à la réinterprétation.
Certes, la prise de conscience et l’innovation au cœur du projet LASART sont propres à leur époque, mais leur réactualisation permet de réfléchir à leur actualité. D’abord, bien que les centres d’artistes soient plus nombreux qu’à l’époque, les collaborations n’ont pas nécessairement augmenté proportionnellement. Quant à la technologie, son développement s’est accentué exponentiellement, et l’art actuel continue de se l’approprier afin de repousser progressivement ses propres limites.
Le développement de la technologie a considérablement réduit la distance entre les artistes dans les années 1980, mais la communication télématique est maintenant passée au virtuel, où la conception de l’espace-temps est complètement éclatée. On peut se demander quel serait l’équivalent, aujourd’hui, d’un projet artistique de correspondance à la fine pointe de la technologie.
ELISE ANNE LAPLANTE / ARTISTE-COMMISSAIRE